Les formations à la prise de parole sont nombreuses, et pour cause : posture, voix, qualité du pitch, sont autant de facteurs qui vous permettront le jour venu de convaincre votre investisseur, votre comité de direction, l’auditoire de votre conférence.
Mais combien d’entre nous, en écoutant un intervenant qui semblait cocher toutes les cases de la bonne technique oratoire, se sont demandés à un moment ce qu’il pouvait manquer pour que l’on accroche vraiment ?
L’orateur, surtout s’il est un peu stressé, a souvent tendance à s’enfermer dans sa bulle. Il va dérouler son propos de manière claire et rationnelle, mais en donnant l’impression d’être seul, et donc non connecté à son auditoire.
Que l’auditoire soit en grand nombre ou qu’il soit représenté par un unique interlocuteur, une prise de parole sans l’écoute de l’autre ou des autres perdra une partie de son influence.
Rappelons l’immense proportion de non verbal (93% de langage corporel et de la voix) dans l’effet de nos propos sur l’autre.
Il est difficile d’imaginer alors que votre communication n’aura pas d’impact sur les émotions de votre auditoire : vos enthousiasme, tristesse, joie, selon vos propos, génèreront des humeurs en réaction de la part des personnes qui vous écoutent.
Ignorer ces « émotions-réponses » serait une grave erreur : non seulement elles peuvent vous fournir des informations intéressantes quant aux réactions de votre auditoire, mais elles vont vous permettre de nourrir votre propre discours, de le moduler, de vous mettre en empathie avec vos interlocuteurs.
Alors que faire pour ne pas oublier ceux qui nous écoutent, et les intégrer dans nos échanges, au-delà des paroles :
- Travaillez vos propos de manière à en être suffisamment détaché. Cela vous permettra de garder une disponibilité pour vous adapter aux réactions que vous allez susciter ;
- Prenez le temps, grâce à des silences de quelques secondes, de regarder votre auditoire et de lire mais aussi sentir ses réactions : petite grimace, sourire, attention extrême, vous donnent autant d’indications sur la portée de votre discours et le ressenti de votre ou vos interlocuteurs.
- Autorisez vous à réagir spontanément aux messages que vous recevez : se détendre si les sourires bienveillants sont là, renforcer votre enthousiasme face à l’attention de l’autre, accuser réception de la grimace et – pourquoi pas – interroger votre interlocuteur sur sa réaction.
- Ainsi vous déplacerez votre centre d’attention : votre discours et la manière dont vous le communiquez ne sont que des supports que vous maîtrisez, puisque vous les avez travaillés.
Car au moment de parler, c’est votre auditoire qui mérite votre attention, car c’est à lui que vous vous adressez, lui que vous devez convaincre.